Voici à présent un texte écrit il y a 10 ans. J'étais alors âgée de 20 ans. Imaginez que je suis restée la même ....

Mardi 24 Juillet 2001

Je ne sais pas si je serais très longue ce soir, mais mon humeur traduit un esprit vide. Le mardi a toujours été à mes yeux un jour qu'il fallait subir plutôt que de vivre, et plus encore à présent que je suis seule.

Pourquoi suis-je si amère ?

Yann est encore dans ma vie alors que je croyais l'avoir perdu. Il me suffit de me remémorer ce mois de Mai si douloureux pour espérer surtout ne plus revivre cela.

Par pitié. Quand l'homme que l'on aime nous dit : "Tu n'es pas la femme de ma vie, j'en ai une autre en vue." vous sentez tout à coup que ce petit univers que vous vous étiez soigneusement bâti n'était en fait qu'un amas d'illusions.

Je me souviens que chaque soir, je mouillais l'oreiller de mes larmes en me demandant si cette souffrance allait enfin cesser. Par ailleurs, ce qui m'affligeait plus que tout était que je savais éperduement que je ne pouvais en rien le contraindre à m'aimer.

Ce soir, j'ai réalisé avec stupeur que, s'il n'a rien à faire de moi, pour ma part il est devenu ma seule raison de vivre, ma seule raison d'espérer que les jours s'écoulent, ma seule raison d'esquisser un sourire quand arrive vendredi.

Il y a beaucoup de choses que je me refuse d'admettre ou que je m'efforce de ne pas retenir. Mais il me suffit d'y penser pour savoir clairement ce qui fait défaut dans notre relation. La chose la plus évidente est qu'il n'est en rien pressé de me voir, même s'il fait encore l'effort de venir me chercher le samedi matin. En revanche, il m'est inutile de compter sur sa venue le vendredi où il a bien le temps de venir me chercher.