• Eloge de la Passion Amoureuse

    Hommage à la plus forte et la plus belle émotion qu'il m'a été donné de vivre un jour ...

    "Comme le note Finkielkraut, que la passion amoureuse est sans doute l’expérience la plus intense et la plus profonde de cette défectionirréductible de l’autre.Vivre l’amour passion (il suffit, à ce propos, d’évoquer les descriptions du coup de foudre) c’est vivre cette expérience terrifiante del’irruption brutale d’un autre dans ma vie.


    L’expression «tomber amoureux»montre bien que l’amour passion vous arrive toujours du dehors.

    Il s’agit d’une invasion de soi par l’autre: un autre s’installe en vous et vous atteint jusqu’à accaparer tout votre champ de conscience. Cet autre réclame l’exclusivité.

     

    L’amour passion, c’est l’emprise du visage aimé : «Le visage aimé a le monopole du visage». Le visage de l’autre me hante, mais en même temps il m’échappe. Il reste obstinément indisponible, impénétrable. L’amoureux est si fortement sollicité par le visage aimé qu’il lui devient impossible de lui donner une fixité, de le figer dans la paix de l’image. Le visage aimé demeure incertain flou, il s’absente. «Le visageaimé n’est pas de ce monde ,même quand ce monde est une prison»

     

    D’une manière générale, l’amour passion me confronte à la perpétuelle évasion de l’autre. C’est cette fuite, cette évanescence de l’être aimé, qui fait l’inquiétude et la souffrance de la passion.

    «Qu’est ce que le sentiment amoureux? L’impossibilité d’échapper à ce qui nous échappe toujours»

     

    «Il n’y a d’amour que dans l’impossibilité d’arrêter la fuite sans fin, la dérobadeinfinie de l’Autre»

     

    Là est la défaite de l’amour passion. Cependant ne s’agit-il pas d’une défaite salutaire?

     

     

    Ce que le passionné comprend, c’est pourquoi sa souffrance n’est pas masochiste.

    A ce propos Finkielkraut souligne les dégâts que provoque l’invasion du

    langage psychanalytique dans le langage courant: la douleur du passionné

    cacherait une secrète délectation, la volupté qu’il prend à l’humiliation. Si

    l’amoureux valorise sa souffrance avec un certain entêtement, c’est parce qu’il

    sait qu’il accède à la vérité de la relation sentimentale. Celle-ci n’est pas dans la

    symbiose, la fusion, la parfaite communion avec l’autre. Cette

    nostalgie de l’idylle, si bien exprimée dans Le banquet

    de Platon, doit être dénoncée comme un mythe.

    Ce que nous apprend l’expérience passionnelle, c’est à contester la

    beauté même de cet idéal, c’est à retirer sa validité et son prestige à l’archétype

    de la fusion».

    barrières, de nous délivrer du conformisme, du jugement public et de son

    despotisme (par exemple concernant les critères de beauté).

    Loin de délirer, de parer la personne aimée de qualités sublimes qu’elle n’a pas,

     

    amoureuse est soustractive, elle n’ajoute rien à l’être aimé, elle le dénude au

    contraire: au-delà du caractère, des qualités physiques, jusqu’à

    l’abstraction du visage.

    L’amour passion a cette supériorité sur tous les sentiments tièdes de faire tomber toutes lesla passion Levinas ira même jusqu’à parler de «merveilleuse impuissance». «La positivité même de l’amour est dans sa négativité».A travers cette dure épreuve du dessaisissement, l’amoureux passionné parvient à

     

    la vérité profonde de l’autre.


    La souffrance de l’amour est aussi sa merveille. Elle permet au passionné d’accomplir une sorte d ’ascèseLe visage de l’autre y devient obsédant.

     


     

    Source : http://www.philoflo.fr/resources/lamour+passion.pdf

     


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