• Une amitié qui me manque

    Ce soir c'est parti d'une senteur, senteur qui a éveillé mon esprit, et surtout mes souvenirs. Je me suis rappelé un couloir, au bout duquel souvrait une pièce, et un canapé sur lequel lui et moi on s'asseillait, et nous discutions sans discontinuer, parfois devant un film, ou parfois devant un écran noir et jusqu'au bout de la nuit.

    J'avais à une époque, toute ma vie pour vivre ces instants si forts, si vrais. Et je n'ai pas su en profiter. Je préférais perdre mon temps, à m'entourer de gens qui me méprisaient, qui me diminuaient. Lui, avait tant de chose à m'apporter. C'était mon meilleur ami. Sans jugement, sans pudeur, je pouvais me montrer comme je suis, et me sentir comprise, entourée. A la fois chaque rencontre était une fête, un moment d'oubli et de réconfort, et à la fois je m'en privais trop souvent comme si je refusais de m'accorder du plaisir, du bonheur tout simplement.

    Et puis en septembre 2005 tout s'est terminé pour une sombre affaire. Son coeur a été envoûté, mais pas pour moi. Il est parti, et je suis partie aussi, dans l'incompréhension et la douleur. Il m'a révélé des mots durs, comme s'il devenait un autre, comme si notre amitié n'avait jamais été vraie, authentique. Je me suis sentie trahie, brisée aussi.

    Un chagrin d'amour à côté, me fait penser à un récit pour midinette. La preuve en est que deux ans après, je n'ai pas tout à fait tourné la page, et nos moments à nous me manquent beaucoup. Je me demande si nous pourrions retrouver la complicité d'antant, si la vie faisait que nous nous retrouvions ainsi, seuls, et réunis à la fois. Il me faudrait des mois pour me sentir de nouveau en confiance, libre, moi-même.

    Chaque fois que j'allais le voir, j'oubliais tout. Je parlais de mes problèmes, mais ils prenaient une dimension virtuelle. Je me sentais comme plongée en enfance, ou dans un monde féérique. Il aimait le fantastique, les vampires, la sorcellerie, le sombre, comme moi. On était fous et extrêmes, comme si un miroir reflétait l'autre. On ne pouvait que se comprendre. Je me sentais protégée.

    Je me demande quelle serait ma vie aujourd'hui, si j'étais montée avec lui, ce fameux soir d'explications. Il était une heure du matin. Je lui donnais mon coeur et tout le reste. Mais je n'ai pas pu, je n'ai pas su me donner vraiment. J'ai préféré rentrer chez moi. Et je ne l'ai jamais revu.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :