• Allez, jeudi soir, presque vendredi ... j'ai tenu une semaine, pas eu envie de ne pas me lever, pas eu envie de faire sauter une journée de boulot malgré la perpective inconfortable de voir mon salaire amputé d'une jambe ... mais comme je me languis d'être vendredi soir ... me dire que demain, je ne serai pas au bureau à trainer mes guêtres sans but, et sans raison. A me morfondre et me traiter d'idiote parce qu'on est parvenu à me convaincre que je le suis.

    Ce soir mon homme a fait le tri dans ses vieilles photos poussiéreuses ... je pensais qu'il avait tout effacé de son ex, celle "juste avant moi". C'est du moins ce qu'il m'avait laissé penser, ou croire. En réalité, des dizaines de photos gisaient là, bien vivantes, bien vraies. Son ex en randonnée, son ex assise dans l'herbe, son ex en soirée, son ex de dos (eh oui !), son ex qui le prennait en photo , lui torse nu (!), dans la tente (!!!) qu'ils avaient planté en pleine nature (!!!!!!) un soir d'été -là, ce fut TROP.

    Ca m'a fait mal. J'ai de la peine à figurer ce passé pourtant légitime. Mais voir qu'en deux mois il a pu réaliser des centaines de photos, et qu'avec moi en un an, il n'en a fait que quelques unes, me renvoit à une réalité un peu triste. J'ai le sentiment pénible qu'ils ont fait plein de choses ensemble. Balades, aventures, sorties, soirées, randonnées, sport, tout ce que finalement, nous ne vivons pas tellement ensemble. Bien qu'il prétende être amoureux.

    Et puis je crois que je voulais me rendre jalouse ce soir. J'ai fais un tour sur le blog d'une nana qui l'avait dragué il y a quelques mois en soirée. Une jolie petite blonde, bien jeune, bien fraîche et très avenante, que j'avais détestée car elle avait capté toute l'attention de mon homme pendant toute une soirée. J'avais failli flancher. Fort heureusement, mes meilleures amies étaient là ce soir là, et nous échangions nos impressions. Je piétinais : "Mais regardez-le !!! et elle !!" et elles, solidaires, feignaient ou ressentaient vraiment le scandale. Ca jasait dans tous les sens, mais qu'est-ce que j'ai eu mal ...


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  • Milieu de semaine. Ma vie suit son petit cours tranquille sans passion.



    Je réalise que je suis devenue hermétique au sport. Il est loin le temps où j'arpentais la salle de sport tous les jours, quand le chomage me poussait à l'oisiveté. Pourtant, je ne m'aimais pas davantage. Je n'entrevoyais rien de grâcieux en moi que la première partie de cet adjectif d'ailleurs : grâce, devenue grasse ... graisse, boule, replette, flasque, ronde ... tout ce que je suis, et me caractérise si bien.



    Je suis passée deux fois sur le billard pour aspirer ma graisse incommodante. Tout cela pour me détester encore plus aujourd'hui. C'est fou n'est-ce pas ? Je pensais que cela allait changer ma vie. Marre des petits cons qui s'octroyaient le droit de me juger "grosse" tout cela parce qu'ils m'accueillaient dans leur lit -ou pas d'ailleurs- et se sentaient alors investis d'une mission extraordinaire.



    Cela n'a rien changé, et je m'en veux encore plus aujourd'hui. Parfois je voudrais attraper de mes propres mains cette abondance de graisse et l'arracher avec rage. C'est bien entendu parfaitement absurde et ridicule, mais l'image me prend de plein fouet quand je sors de la douche et que j'ai face à moi ce cul propulent, ce ventre qui semble avoir porté deux couches déjà.



     


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  • Cet homme là doit avoir 45 ans, pas plus.

    Grand, effilé, le regard qui ne laisse rien au hasard. Je perçois de l'intelligence dans ses yeux, une intelligence teintée de perversité. Un sourire en coin, le pas léger, propre sur lui. Je n'aime pas la courbe que prennent ses sourcils, trop relevés pour lui donner un air bon. Parois je me dis qu'il ressemble à un Diable.

    Tout à l'heure, il s'est arrêté devant la porte de mon bureau, sans but apparent. La tête inclinée, il scrutait le sol comme s'il y lisait quelque chose. Il a posé sa main sur sa tête, dans un geste de totale concentration. Je suis restée perplexe derrière mon bureau, je me sentais toute petite. Si j'avais pu par la force de l'esprit, fermer sur lui cette porte qui pouvait être ma seule protection ...

    Derrière cette apparence si calme, si silencieuse, je sentais comme un feu s'embraser dans son esprit, et le mien s'étourdir, et paniquer légèrement. Qu'allait-il faire, qu'allait-il dire cette fois encore, qui puisse m'humilier une fois de plus ? Solennel instant de solitude.

    Puis il a tourné les talons. Silencieux, le pas léger.

    Et c'est ainsi tout le temps.

    Parfois il ose franchir ma porte, s'assoir face à moi. Il soupire, ne dit rien. C'est peut-être pire. Je lis dans ses yeux le mépris, teinté d'une évidente exaspération de ma personne, et la certitude que je suis bête. Il m'a fallu du temps pour comprendre que cet homme, mon Supérieur hiérarchique, n'avait aucune indifférence à mon égard. Plus encore, il a trouvé de l'amusement, de la distraction, et de la vanité, à me rabaisser. Si je n'étais plus là, que deviendrait-il ?

     

     


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  • Je n'ai rien eu le temps de faire. Je voudrais m'acheter le dernier Amélie Nothomb qui fait un peu parler de lui. Ma curiosité est à son comble. Sortie tard, donc dans l'incapacité d'aller me procurer le livre, je suis passée chez ma mère, fraichement rentrée de vacances. Et la soirée était déjà très avancée, le temps de faire à manger et voilà. "Quelle vie de merde ..." ais-je soufflé à mon homme, qui n'était pas tout à fait de mon avis, mais parce que lui sait relativiser et pas moi.

    Et pour couronner le tout, il a appelé sa mère qui l'a informé qu'elle était en plein repas, et que c'est l'anniversaire de Laurianne ma belle-soeur.
    La soirée lui est consacrée, et connaissant la mère de mon homme, elle a du être gâtée au possible, tant matériellement, qu'affectivement.
    J'ai eu un pincement non pas de jalousie, mais de tristesse, à me dire que j'aurais donné cher pour être à sa place, ou peut-être tout simplement avec eux à partager un bon moment en famille, et avoir le sentiment d'être la reine pour une fois. C'est con à dire, mais mon sentiment de n'exister qu'à travers les ennuis, et les contrarietés, me laisse un goût amère.

    Mes soirées sont d'une tristesse sans nom. Je n'ai goût à rien, et ne suis bonne qu'à regretter ce que je n'ai pas, ou ne vis pas. Je suis certes heureuse d'être avec l'homme de ma vie, et en ais pleinement conscience pour avoir été si longtemps et si péniblement malheureuse en amour, mais il n'en demeure pas moins que les angoisses m'assaillent à la nuit tombée, et que le sens de ma vie me parait très relatif.

    Je déteste mon quotidien, fait de futilités. Que je dois sembler compliquée, mais ma raison ne l'emporte pas sur les élans de mon esprit perturbé.


    Je me dis que la soirée sera fade, et que demain il va falloir recommencer le cycle infernal du boulot, où je suis assez mal aimée et absolument pas valorisée. Tout à l'heure dans le bureau du PDG, à ressentir ce sentiment d'être une nulle finie, je regardais par la fenêtre et me suis prise à rêver ce jour parfaitement improbable, où mon premier roman serait publié ... :) et la tête que mes "bourreaux" feraient, ceux-là même qui me prennent pour une imbécile et doivent probablement penser que je ne suis douée dans rien, bref, une Incapable douée d'une niaise. Ils se diraient que je suis capable de les dépasser, car je rêverais de leur renvoyer dans la tête cette méchanceté dont eux-mêmes sont capables !



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